Hédac : une fin de cursus bouleversée

A l’Hédac, la crise sanitaire aura notamment impacté les élèves-avocats en stage professionnel suite aux décisions de suspension ou de rupture de contrat prises par les cabinets d’avocats et les entreprises en difficulté. Si l’école a apporté son soutien à ses élèves tout au long de la crise, beaucoup sont inquiets quant à leur arrivée sur le marché de l’emploi. Henri Nalbandyan, élève-avocat à l’Hédac, nous apporte son éclairage.

« Le lundi 16 mars 2020, en raison de la grave pandémie de Covid-19 en France, le directeur des études de l’Hédac (Haute école des avocats conseils de Versailles), Benoît Dumontet, informait ses élèves-avocats de la fermeture temporaire de l’école pour une durée indéterminée. Le même jour, en début de soirée, le Président de la République, Emmanuel Macron, annonçait le confinement obligatoire pour l’ensemble des Français.

Face à cette crise sans précédent, l’Hédac a tout d’abord veillé à préserver la santé de ses élèves-avocats. Après l’arrêt des cours en présentiel, l’administration a ainsi décidé de suspendre temporairement les stages finaux et les projets pédagogiques individuels (PPI) des élèves-avocats obligés de prendre les transports en commun pour se rendre à leur lieu de travail. L’école a encouragé les élèves à poursuivre leur stage à distance, s’ils le pouvaient.

« Beaucoup d’élèves-avocats ont perdu leurs indemnités de stage »

Pour des raisons économiques évidentes, les stages de nombreux élèves-avocats ont été malheureusement suspendus ou rompus par leurs cabinets ou entreprises. En conséquence, les élèves concernés ont perdu leurs indemnités de stage, ce qui a été, pour certains d’entre nous, une véritable catastrophe économique. Une enveloppe d’aide financière a cependant été constituée par le Conseil National des Barreaux afin de venir en aide, après une étude de dossier, aux élèves-avocats qui en avaient le plus besoin.

« Nous sommes reconnaissants des efforts fantastiques réalisés par l’administration de l’école »

À la suite du choc que représentait le confinement et ses conséquences sur l’organisation de notre formation, les enseignements dispensés par notre école ont progressivement repris à distance au cours du mois de mars. Il me serait impossible d’omettre de mentionner les efforts fantastiques réalisés par l’administration de l’Hédac, d’une part, pour poursuivre notre formation et d’autre part, pour nous tenir informés, jour après jour, des évolutions relatives à l’organisation des examens du CAPA. Nous lui en sommes tous reconnaissants.

« Certains élèves-avocats envisagent d’effectuer un stage après l’obtention de leur CAPA »

Concernant les examens du CAPA, en ce début de mois de juin, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, n’a toujours pas publié de décret modificatif des modalités des épreuves du CAPA. Dès lors, les dates et la forme des examens initialement prévues en présentiel au second semestre de 2020 sont maintenues. Au-delà de la formation à l’Hédac et des examens du CAPA, de nombreux élèves-avocats s’inquiètent au sujet de leur entrée sur le marché de l’emploi. Le confinement a porté un coup dur à de nombreux cabinets d’avocats qui ont vu leur activité s’effondrer. Dès lors, certains élèves-avocats se sont résignés : obtenir une première collaboration libérale ou salariée en cette période relèverait de l’exploit. D’autres envisagent même d’effectuer un stage après l’obtention de leur CAPA :  cette option précaire leur permettrait d’avoir un certain revenu et les protégerait de mois stériles de recherche de collaboration.

Nous ne sommes qu’aux prémices de cette crise économique mais la vie reprend doucement son cours normal et les justiciables ont plus que jamais besoin des avocats pour être défendus, représentés et conseillés. »

Henri Nalbandyan

 

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