Protectionnisme n’est pas Américain.
C’est ce que semble affirmer (en guise, cependant, de simple introduction) Thomas Wälde, selon qui «[l]e terme de mondialisation signifie l’émergence d’une économie mondiale ouverte, compétitive et intégrée, délaissant des marchés nationaux ou régionaux isolés au profit de marchés mondiaux naissants. Les producteurs sont soumis à une concurrence intense, les frontières nationales et les multiples obstacles au commerce et à l’investissement […] deviennent moins nombreux et perdent leur impact protectionniste. […] Cette situation idéale d’une économie mondiale intégrée n’est pour l’instant pas atteinte sauf aux États-Unis grâce à 200 ans d’intégration économique». Plus loin, il ajoute que prédominerait «indubitablement dans l’économie mondiale» un «modèle anglo-saxon» consistant en «privatisation, déréglementation, libéralisation». À cette «supériorité anglo-saxonne dans l’économie mondiale» s’opposerait «l’État-providence européen, accaparé par des forces sociales distributives et non génératrices de richesses, [le mettant] en grande difficulté».
Dans le cadre d’une comparaison États-Unis / France (comme «État-providence européen» type) portant sur le droit international de l’investissement, et plus précisément sur la réception des investissements étrangers (l’admission), nous pourrions donc poser comme préalable l’idée d’une opposition entre d’une part une Amérique libérale et d’autre part une France protectionniste.
Alexis Milstajn