Suite à l’allocation le 13 avril dernier du Président de la République Emmanuel Macron, les universités resteront fermées jusqu’en septembre. La majorité des examens se feront donc à distance. Témoignages des étudiants qui doivent donc passer leurs examens à la maison.
Lara Gaillard, étudiante à l’IEJ de Besançon
« Je suis actuellement inscrite à IEJ de Besançon afin de passer le CRFPA en septembre 2020. Nos cours à l’université sont annulés mais nous recevons nos devoirs par mail. A priori, les examens de septembre ne seraient pas, ou peu, reportés. Donc peu de changements de notre côté. »
Nolwen Gourghechon, en M2 droit de la propriété intellectuelle à l’université de Grenoble
« Nos examens qui ont débuté le 15 avril se déroulent à distance. Nos professeurs ont aménagé les épreuves, notamment orales, en épreuves écrites (commentaires d’arrêt, cas pratique, questions de réflexion mais pas de question de cours ou de QCM). Ils ont également accordé une heure supplémentaire pour chaque épreuve afin d’avoir une plus grande marge de manoeuvre s’il y a un problème avec les connexions… Nos sujets nous seront envoyés cinq minutes avant le début de l’épreuve et nous devrons renvoyer nos copies (sous format word ou open office) cinq minutes maximum après la fin de chaque épreuve.
Pour les stages, l’obligation de stage est levée et tout dépend de ce que décide notre structure d’accueil. Cela pose problème pour les étudiants qui n’avaient pas encore fait signer leurs conventions soit par la fac, soit par la structure d’accueil (d’ailleurs certaines risqueraient de ne pas prendre de stagiaires en raison de leur baisse d’activité…).
Concernant les autres années d’études (L1 à M1), le doyen a confirmé que les partiels allaient se tenir à distance à compter du 20 mai 2020. Néanmoins, les modalités ne sont pas encore définies et plus de précisions seront données après la réunion du Conseil de la faculté. »
Mériem Sensar en M1 de droit privé à l’université d’Angers
« La faculté a décidé de maintenir les examens aux dates initialement prévues. Ils se feront donc à distance : certaines matières en oral par visioconférence, et d’autres à l’écrit par le biais d’un sujet à réflexion. Nous ne connaissons pas encore les dates précises, mais cela ne saurait tarder. Pour ma part, je trouve que c’est une solution adéquate, compte tenu des circonstances exceptionnelles que nous connaissons actuellement. La faculté de droit d’Angers et les professeurs font leur maximum pour organiser au mieux ces examens, et maintenir le programme du semestre en nous envoyant chaque jour les cours afin que nous puissions travailler dans les meilleures conditions. »
Sami Haderbache en M1 droit public à l’université de Lorraine
« Mon université est devenue le chantre de l’opposition aux partiels distanciels. Le Président de la fac a en effet décidé de la mise en place des examens à distance. Cela a été refusé par le Conseil de l’université tandis que les étudiants du campus de lettres et sciences humaines, soutenus par plusieurs professeurs et associations, ont vivement contesté leur propre collegium qui a suivi les recommandations de l’université. Le 14 avril, suite aux annonces du Président Emmanuel Macron, le hasthag #honteunivLorraine était en tendance France sur Twitter après plus de 6 500 retweets. Pour les opposants, notamment dans mon université, 10 % des étudiants seraient lésés par des examens en ligne, et puis, à distance, le réseau social aide à tricher. En ce 16 avril, beaucoup d’étudiants ne savent donc pas encore s’ils auront des partiels à passer dans les semaines à venir… »
Arthur Humez, en M1 droit social à l’université de Lille
« Pour l’université de Lille, les examens ont lieu en distanciel aux dates initialement prévues. Pour des matières dispensées en cours magistraux (CM) et travaux dirigés (TD), il se peut qu’il n’y ait pas d’épreuves supplémentaires et que la note de TD soit juste doublée (si assez de notes significatives ont été données en TD). Si une épreuve est organisée, sauf pour les étudiants en régime spécial, elle comptera au plus pour un tiers de la note finale.
Les épreuves en distanciel prendront différentes formes : un oral par visioconférence ou par téléphone, mais aussi, par exemple, un QCM ou un travail à réaliser en un temps déterminé limité ou à rendre un ou plusieurs jours après. Dans mon M1 en droit social à l’université de Lille, pour les matières CM+TD, il n’y aura aucune épreuve supplémentaire. De plus, dans la plupart des autres matières, le type d’examen choisi le plus souvent a été le devoir maison à réaliser pour une date précise. Je pense que c’est une bonne chose car cela permet aux étudiants de bien travailler et de leur laisser le temps de se pencher sérieusement sur les sujets donnés. »
Pauline Znaor, en L3 droit et histoire à l’université Paris 1 Panthéon–Sorbonne
« Les directeurs d’UFR et le corps enseignant envisagent des partiels en ligne ou des devoirs maison en temps limité. Les représentants étudiants optent pour un contrôle continu, une note minimale améliorable ou encore un maintien de la note du premier semestre qui serait doublée sur le second. Nous n’avons pas plus d’informations pour l’instant. Je m’inquiète un peu et j’aimerais en savoir plus sur la tenue ou non des partiels et l’organisation pour les candidatures en M1, dont la sélection pourrait être remise en cause ou être aménagée. »
Séverine Tavennec