Comment devenir professeur de droit ?

Comment devenir Professeur de Droit ? Quels sont les principaux avantages liés à cette carrière ? En quoi consiste le concours de l’agrégation ? Est-ce la seule voie pour enseigner ? 

 

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 Nous nous limiterons ici au processus pour devenir professeur statutaire. Après sa soutenance, le doctorant a la possibilité de devenir maître de conférences. La première étape est l’élaboration d’une candidature à l’attention du Conseil national des universités (CNU). Sur la base du travail universitaire qu’il a développé jusque là, du dossier rendu, le CNU désigne une cinquantaine de personnes – par an – autorisées à postuler auprès des universités pour un poste de maître de conférences. Le doctorant peut soumettre son dossier à autant d’universités qu’il le souhaite, à travers toute la France. Mais les places sont rares : chaque année, chaque université propose entre zéro et moins de dix places de maître de conférences. Dans l’ensemble, un doctorant sur cinq parviendra à ce poste.
 Pour devenir professeur d’université, un doctorant peut emprunter trois voies : 

–          La «  voie royale » : l’agrégation. Dans le domaine stricto sensu du droit, trois options au concours peuvent être choisies : droit privé et sciences criminelles, droit public ou histoire du droit. Néanmoins, le concours peut aussi être passé en science politique, sciences économiques ou sciences de gestion (les épreuves sont toutefois différentes). Ce concours est réputé comme étant extrêmement exigeant. Il comprend quatre épreuves, dont les deux premières décideront de l’admissibilité du candidat. Il sera déclaré sous-admissible s’il réussit la leçon sur travaux : un exposé de dix minutes puis un entretien de trente minutes sur son travail universitaire jusqu’à lors. L’admissibilité est, elle, atteinte après la réussite d’une première leçon en loge comportant huit heures de préparation et trente minutes d’exposé. La première épreuve d’admission – et sans doute la plus emblématique – est la leçon de 24 heures. La répartition des tâches, l’émulation, la prévention des conflits et le travail d’équipe sont autant de difficultés mais aussi d’objectifs à atteindre durant cette épreuve, qui s’avère bien souvent être une réelle  aventure humaine. Epreuve parfois décriée car le candidat doit supporter les coûts liés à l’hébergement  et le transport de son équipe pour travailler durant vingt-quatre heures,  son avenir est incertain.

 

La deuxième épreuve d’admission est une leçon de spécialité dans le même format que la première leçon en loge, mais sur une matière de spécialité choisie par le candidat.

 

Les épreuves de l’agrégation sont donc exigeantes, le nombre de places réduit : 28/29 par an, pour environ 200 postulants.

 

–          Il existe aussi le concours de l’agrégation interne ouvert aux maîtres de conférences âgés d’au moins quarante ans et justifiant d’au moins dix années de service. Pour toutes les sections, le concours se compose de deux épreuves : en premier lieu, le jury apprécie les travaux et activités du candidat puis s’entretient avec lui durant au moins une heure. La deuxième épreuve varie en fonction de la spécialité présentée. Pour les sections droit public, science politique et histoire du droit, elle prendra la forme d’une présentation orale sur la conception et le déroulement d’un séminaire de troisième cycle, portant sur un thème général proposé par le jury. Un entretien complétera cette épreuve.  Pour la spécialité droit privé et sciences criminelles, la deuxième épreuve comportera une présentation orale de vingt minutes sur les projets de recherche ainsi qu’un entretien.

 

–          La « voie longue » : l’avancement de carrière. Sur décision d’une commission de l’université et du CNU, un maître de conférences peut au bout d’une dizaine ou d’une quinzaine d’années d’enseignements être promu au titre de professeur des universités.

Les avantages liés à une carrière de professeur :

Elise Daniel, ATER à l’Université Paris 1, nous livre sa vision d’un métier qui l’entoure et l’inspire :« Il me semble que de nombreux avantages sont afférents au poste d’enseignant. Le premier et le plus important est sûrement une très grande liberté. Le professeur d’université n’est soumis à aucune hiérarchie ; il a une liberté de parole totale (jusqu’à la limite des propos pénalement répréhensibles) et se soustrait par essence à l’autorité. Ainsi, des personnes ayant besoin d’une grande indépendance et ne désirant pas de supérieur hiérarchique peuvent réellement s’épanouir. 

 

Des horaires flexibles, la possibilité de prendre des congés à discrétion dans le seul respect de son planning de cours sont des avantages pouvant paraître triviaux, mais ayant leur importance pour une bonne qualité de vie.

 

Enfin, aucun professeur n’a le même quotidien ! En fonction de ses appétences personnelles, un professeur peut plus volontiers se livrer à ses charges de recherche ou professorales, aménager son temps pour privilégier l’une ou l’autre, afin d’adapter le poste à sa personnalité. La liberté se retranscrit donc à de nombreux points de vue. »

 

Delphine Sitbon.

Via carrières juridiques

cj

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