Ils ont fait du droit mais pas que… – rencontre avec Aurore Boyard, avocate et romancière

Pour ce deuxième portrait, Le Petit Juriste souhaite mettre l’accent sur ces doubles vocations et passions qui parfois animent les juristes

 AvocationCouv

LPJ : Quel est votre parcours ?

AB : J’ai obtenu mon baccalauréat littéraire et linguistique en 1989, puis j’ai intégré la faculté de Droit de Tours où j’ai obtenu en 1991 mon DEUG. Pour des raisons personnelles, je suis allée vivre dans le sud de la France et ai terminé mes études supérieures à la faculté de droit de Toulon et du Var en obtenant successivement en 1992 ma licence, en 1993 ma maîtrise en Droit Privé, en 1995 mon DEA Droit des Contentieux Public et Privé et cette année là, j’ai réussi l’examen d’entrée au CRFPA (Centre Régional de Formation des Barreaux du sud Est). Me trouvant trop jeune pour intégrer le barreau, j’ai retardé d’une année mon entrée au centre de formation que j’ai rejoins en 1997 ; j’ai prêté serment le 5 janvier 1998 devant la Cour d’Appel d’Aix – en –   provence.

Comme de nombreux étudiants, j’ai travaillé parallèlement à mes études et mon fils aîné est né en 1994 alors que j’étais étudiante. Il est tout à fait possible de conjuguer vie privée et vie universitaire !

En 2005, j’ai repris le chemin de la faculté de droit et ai obtenu un MASTER II Droit du patrimoine et de la banque tout en exerçant ma profession.

LPJ : Comment en êtes-vous venue à vous tourner vers l’écriture ?

AB : L’écriture a toujours fait partie de ma vie, et ce depuis ma petite enfance. J’écrivais des poèmes et des nouvelles. En 2011, j’ai ressenti la nécessité de faire un point sur mes 14 années d’avocature et  j’ai commencé à écrire mais je ne savais pas par quel bout commencer. Et puis une rencontre avec une personnalité du monde du cinéma m’a fait orienter l’écriture vers une comédie sur le monde judiciaire sous forme de scénario.

LPJ : Ce livre évoque le début d’une jeune avocate. Est-ce un peu autobiographique ?

AB : Oui, le livre contient une part d’autobiographie quant à certaines situations et quant à la personnalité de Léa. Comme moi, elle est impertinente et exigeante.

LPJ : Avez-vous eu des moments de doute avant de sortir votre premier roman ?

AB : Effectivement, des moments de doute sont apparus, vite balayés par les retours du livre que j’ai eu de mes préfaciers, Monsieur Jean-Paul Garraud et Monsieur Dominique Tatoueix, magistrats et ma postfacière Maître Françoise Boulan, avocat. Outre leurs compétences professionnelles, ils ont tous en commun des qualités humaines certaines.

LPJ : Depuis le lancement de votre livre vous parcourez la France pour effectuer des dédicaces, des conférences et ce, en plus de votre métier d’avocate et l’enseignement comment faites vous pour tout concilier ?

AB : Tout cela nécessite une organisation de métronome ! Plus sérieusement, j’ai la chance d’être très bien entourée par mes secrétaires, mon associé, mon compagnon et mes enfants. Ces derniers m’accompagnent parfois, lorsque cela est possible et j’essaie, autant que faire se peut, de conjuguer mes déplacements professionnels avec les conférences et/ou dédicaces mais ce n’est pas toujours évident. Pour le reste, il paraît que les voyages forment la jeunesse…

 

LPJ : Pensez-vous poursuivre l’écriture et conserver ce décor juridique ?

AB : Les lecteurs me réclamant une suite, je suis en cours d’écriture du tome 2 des aventures de Léa qui va s’intituler « de l’avocation à l’avocature ». Quant au contenu, c’est une surprise mais je vais rester dans l’humour et la dérision tout en conservant la forme du roman réaliste.

 

LPJ : Avez-vous une anecdote à nous raconter  à propos de la rédaction du livre ou de son histoire ?

AB : J’en ai quelques unes mais celle qui me tient le plus à cœur est relative à un ami, militaire à l’époque. Au tout début, l’histoire a été écrite sous forme de scénario que j’ai envoyé par mail à ce dernier, en mission en Afghanistan, afin de le distraire. Il avait beaucoup de mal à lire le scénario alors j’ai réécrit l’histoire sous forme de roman. Et cette belle aventure a commencé.

LPJ : Vous êtes avocate, enseignez le droit, et écrivez un roman sur les débuts du métier d’avocat… Inutile de vous demander si vous avez trouvé « l’avocation »…

AB : Inutile en effet. Elle m’est venue enfant et ne m’a plus quittée depuis lors.

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