Comment réussir sa licence de droit ?

Des élèves de master vous livrent leurs conseils pour réussir votre licence de droit

P. 14 photo hugo bettaharHugo Bettahar

  • 22 ans
  • Master 2 droit des affaires ./ MBA management gestion
  • Université Panthéon- Assas

La première année est-elle vraiment la plus difficile? Comment éviter les rattrapages?

La première année de droit a réputation d’être très difficile. Et c’est montré par les taux de réussites en première année qui sont bien plus faibles que dans les années suivantes. Pourtant la L1 est pour moi l’année qui demande le moins de travail et le moins de réflexion.  Mais la faible réussite s’explique par le fait que beaucoup ont choisi le droit par dépit, et abandonnent très vite par manque de motivation. La deuxième raison est que certains sont déroutés par le système fac où il faut absolument savoir travailler en autonomie et que les cours sont plus denses.

 

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Charlotte Krief 

  • 23 ans
  • Master 2 droit social
  • Université Paris X Nanterre

Qu’est-ce qui a été difficile pour toi durant ces trois années de licence?

La plupart du temps, quand tu rentres en première année de fac, notamment en droit, tu réalises que deux types d’attitudes s’opposent:

-Ceux qui savent par avance que les études de droit sont longues et difficiles. Ils iront alors à tous les cours (amphis et TD), travailleront assidûment à la bibliothèque même le dimanche…et ils auront raison.

-Ceux qui iront à la fac pour voir des amis, à quelques amphis pour se donner bonne conscience et aux TD les mains dans les poches…et ils auront tort.

J’ai essayé d’adopter la première attitude mais malgré toute ma bonne volonté, j’ai rapidement été confrontée à deux difficultés principales:

En effet, les cours sont nombreux, longs et fastidieux si bien que l’on a vite la flemme de les relire le soir et les ficher le week end. Néanmoins, si l’on ne le fait pas, les cours s’accumulent, on ne pourra pas bien suivre en TD et cela engendrera deux fois plus de travail avant les partiels.

Aussi, la méthodologie des différents exercices juridiques comme le commentaire d’arrêt, d’article ou encore le cas pratique est difficile à acquérir. Ces exercices, requièrent une méthodologie très spécifique et surtout, nous obligent à raisonner, ce qui est le plus difficile à mon sens. Ce n’est qu’avec de l’entrainement que l’on pourra réussir.

Si tu avais trois conseils à donner pour réussir sa licence en droit, quels seraient-ils ?

-Aller à tous les cours d’amphi et TD et ne pas compter sur les autres pour nous les envoyer. Il ne faut pas oublier que 70% du travail est fait juste en assistant en cours. Je conseillerais également aux étudiants de s’obliger à bien relire leurs cours une fois par semaine, à les mettre en page et commencer à les ficher, s’ils sont adeptes de cette technique.

-Bien préparer ses TD en utilisant les bases de données (Dalloz, Lamyline, LexisNexis, Elnet) et se tenir au courant de l’actualité juridique. En TD, profiter du fait d’être « seulement » 30 étudiants pour poser toutes les questions nécessaires à la compréhension du cours.

-Profiter de son temps libre pour enrichir sa culture générale, sa culture juridique et améliorer son CV. Cela peut passer par de la lecture, aller voir des expos, se rendre au Palais de Justice pour assister à des audiences, améliorer son anglais, participer à des concours de plaidoirie ou encore rédiger des articles dans des revues juridiques.

 

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Marion Poirot 

  • 24 ans
  • M2 International Economic Law
  • Université Toulouse 1 Capitole

Toi qui a suivi un double cursus quel conseil pourrais-tu donner aux étudiants dans le même cas?

J’ai suivi durant trois années le double cursus Droit et Economie à la Toulouse School of Economics et obtenu à la fin une licence de droit « classique » comme n’importe quel étudiant de droit, et une licence d’économie. Mais pour cela, il a fallu travailler dur. En effet, cette double licence est composée des mêmes cours de droit que ceux d’une licence de droit, et des mêmes cours d’économie que ceux de la licence d’économie classique proposée par la Toulouse School of Economics. Bien entendu, l’emploi du temps est aménagé et certains cours ne figurent pas au programme, comme l’histoire du droit par exemple. Les étudiants de la double licence se spécialisent aussi en droit publique ou privé plus tôt, car il n’est pas possible de couvrir tous les cours des deux licences à la fois. Au final il y a un total d’environs 35 heures de cours par semaine, auquel il faut ajouter des contrôles continus tous les vendredi soir en économie (une semaine mathématiques, une semaine macro-économie, une semaine micro-économie puis ça recommence), ainsi que des partiels blancs en droit et en économie. En gros ca fonctionne un peu comme une prépa.

La clé de la réussite dans un tel cursus est pour moi la rigueur. En effet, pour ce qui est des cours de droit, nous sommes mélangés avec les étudiants de droit « classique » et avons les mêmes cours, les mêmes TD. En cela, les professeurs ne font pas la différence et demandent la même quantité de travail. Il en est de même pour le côté économique du programme. Par ailleurs, au lieu d’avoir seulement deux TD par semestre, nous en avons quatre, voire cinq. Ce qui signifie qu’il faut rendre beaucoup plus de devoirs par semaine et aussi préparer les contrôles continus du vendredi soir. Travailler de façon continue est un conseil classique que l’on donne souvent aux étudiants, mais dans le cas d’un tel cursus cela me semble être bien plus qu’un simple conseil, c’est vital.

L’accession en troisième année de la licence économie et droit n’est pas acquise une fois admis en première année. Il ne suffit donc pas de simplement obtenir la moyenne aux partiels pour valider la licence. Seulement les meilleurs étudiants (un certain nombre de mention est demandé pour passer en troisième année) auront cette chance. Cela crée une atmosphère compétitive. En revanche, le travail de groupe est quelque chose qui peux être vraiment bénéfique quand la charge de travail est importante. Travailler avec une personne de confiance, afin de partager les tâches, ou bien de discuter de ces opinions sur un devoir, peut s’avérer très bénéfique et je conseille donc aux futurs étudiants de travailler en groupe quand cela est possible.

Au final ce sont trois années de dur labeur qui vous attendent si vous souhaitez faire cette double licence, mais vous aurez ensuite le luxe de pouvoir choisir entre faire carrière dans le droit ou dans l’économie. Les employeurs sont aussi friands de double diplômes qui garantissent l’ouverture d’esprit du candidat et sa capacité d’adaptation.

 

 

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