Jeudi dernier (le 21 février) avait lieu la première « matinée » organisée par l’Association Française de l’Arbitrage. Cette institution, créée en 1975, a pour vocation de promouvoir en France et à l’étranger le choix de l’arbitrage pour la résolution des litiges et de concourir au bon déroulement des procédures soumises à son Règlement d’arbitrage. Au cours de cette matinée, diverses personnalités sont intervenues pour faire part à l’auditoire de leur expérience avec l’arbitrage (en tant qu’arbitre, juriste d’entreprise, avocat…).
Certains intervenants ont vanté les mérites de l’arbitrage tant au niveau des délais qui sont en principe encadrés par les règlements des institutions, qu’au niveau de la flexibilité (choix des arbitres et de leurs qualités ; aménagement de la procédure), ou encore concernant la qualité de cette justice alternative (un arbitre pouvant consacrer le temps nécessaire à ses dossiers à l’inverse des magistrats français). D’autres personnes présentes, en revanche, ont dénoncé le caractère onéreux de ce mode alternatif de règlement des conflits (contrastant avec la justice interne française beaucoup moins chère), mais aussi les comportements dilatoires de certaines parties entraînant un allongement inutile des délais (d’où l’importance du choix des arbitres) ou encore une standardisation croissante de l’arbitrage. En effet, ces intervenants ont déploré une certaine uniformisation des actes de procédure (témoignages écrits ; tentatives de discovery ; interrogation de témoins en cours d’audience…) ce qui serait une menace pour le principal avantage de l’arbitrage : sa flexibilité. Une dernière critique a porté sur le microcosme de l’arbitrage où les juristes qui interviennent se connaissent pour se côtoyer fréquemment, posant la question de l’indépendance de ces juristes entre eux (les conseils d’un jour sont souvent les arbitres le lendemain).
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