Les nouveaux métiers du droit

Avocat, juriste, magistrat, notaire, commissaire de police, huissier de justice ou encore même journaliste : on entend souvent que « le droit mène à tout ». C’était vrai à l’époque et c’est encore plus vrai aujourd’hui. Si le droit menait déjà à tout un tas de métiers divers et variés dont les plus connus (mais aussi les plus prisés) étaient ceux d’avocat et de magistrat, le droit mène aujourd’hui à de nouveaux métiers bien loin des grands classiques ! Avec l’évolution de la société et des nouvelles technologies (notamment s’agissant de la communication et de l’échange de données), le droit s’est adapté, de nouveaux métiers sont apparus et d’autres se sont développés. Parmi ces métiers, nous retrouvons notamment ceux de consultant juridique, contract manager, compliance officer, ou encore correspondant informatique et liberté (CIL).

Le consultant juridique

Le métier de consultant (ou conseiller) juridique, bien que plus ancien que les autres métiers discutés dans cet article, a su se faire une place de choix parmi les métiers les plus prisés du droit. A mi-chemin entre le métier d’avocat et celui de juriste d’entreprise, le consultant juridique est le métier à choisir si vous voulez exercer en libéral sans être avocat. Il existe aussi des consultants juridiques travaillant en tant que salariés au sein d’entreprises dans différents départements (RH, prévention des risques…).

Contrairement au juriste d’entreprise qui travaille pour son employeur dans un secteur généralement bien précis, le consultant juridique pourra, tout comme l’avocat, travailler avec plusieurs clients de secteurs très différents les uns des autres. Cependant, à la différence de l’avocat, le consultant juridique ne pourra pas plaider et n’aura pas la possibilité d’exercer les autres prérogatives exclusives au métier d’avocat. On attend cependant du consultant juridique qu’il soit spécialisé dans un ou plusieurs domaines juridiques afin d’offrir un service d’excellente qualité à ses clients.

De plus, les compétences du consultant juridique doivent s’étendre au-delà du domaine juridique. Le métier de consultant juridique est en effet un métier pluridisciplinaire : le consultant doit ainsi être capable de faire le lien entre le secteur d’activité de ses clients et le domaine juridique afin d’être au plus proche de leurs attentes.

Le consultant juridique a pour principale mission de conseiller ses clients sur les risques juridiques auxquels ils peuvent être exposés dans leur activité. A cette mission principale s’ajoute la rédaction d’actes juridiques comme la rédaction de contrats, la veille juridique pour s’assurer que les conseils donnés aux clients soient en accord avec les dernières évolutions législatives, règlementaires et jurisprudentielles.

Pour devenir consultant juridique, un bac +4/+5 en droit est nécessaire. Il est aussi fortement conseillé de se spécialiser (droit des affaires, droit environnemental, droit du travail…) afin de pouvoir offrir un service d’excellence.

Le contract manager

Bien loin des métiers juridiques traditionnels, le métier de contract manager (ou manager de contrat… mais cela sonne tout de suite moins bien !) est en pleine expansion depuis quelques années. Ce métier témoigne de l’importance des contrats dans le monde des affaires. Le contract manager n’est pas un juriste ou un avocat, c’est un spécialiste des contrats qui en connait toutes les subtilités et toutes les ficelles.

Comme le nom du métier le laisse envisager, la principale mission du contract manager est le contract management, c’est-à-dire la gestion des relations contractuelles entre une entreprise et ses fournisseurs, ses partenaires et aussi ses clients. Le contract management s’intéresse aux contrats les plus important d’une entreprise, de la phase d’élaboration du contrat à la phase de clôture du contrat dont toutes les obligations ont été remplies.

Le contract manager devra notamment participer à l’élaboration, la rédaction, la négociation et l’approbation des contrats, en prenant en considération tous les risques juridiques et financiers auxquels pourrait s’exposer l’entreprise lors de l’exécution des contrats. Le contract manager devra aussi assurer le suivi de l’exécution des contrats et la protection de la position commerciale de l’entreprise durant toute la durée de cette exécution. Par ailleurs, le contract manager sera amené à travailler en collaboration avec de nombreux interlocuteurs, qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise. Pour devenir contract manager, un bac +4/+5 en droit est nécessaire. Par ailleurs, il est inutile de préciser que de solides connaissances en droit des contrats est nécessaire afin de pouvoir prétendre au métier de contract manager.

Le compliance officer

Le métier de compliance officer (ou chargé de conformité) est très en vogue depuis quelques années. Dans un monde où les règles sont de plus en plus nombreuses, il est important de s’y conformer afin d’éviter de lourdes sanctions. C’est par exemple le cas dans le secteur bancaire et financier où les règles relatives aux investissements risqués ont été multipliées depuis la crise financière de 2008.

Le compliance officer aura pour principale mission d’assurer que l’entreprise pour laquelle il travaille respecte les lois et les règles professionnelles spécifiques applicables au secteur d’activité de l’entreprise. Le compliance officer devra par ailleurs assurer le suivi des contrôles de conformité, veiller à ce que les dispositifs de contrôle soient opérationnels et adapter, conseiller et former au sein même de l’entreprise sur les questions de conformité. Il contribuera aussi à la préservation de l’image et de la réputation de l’entreprise, à la prévention de la corruption et des délits financiers, au respect des règles de concurrence…

Le métier de compliance officer est un métier très transversal et adapté aux personnes curieuses d’en découvrir toujours plus dans les différents secteurs de l’activité économique. Pour devenir compliance officer, un bac +4/+5 en droit et/ou en finance est nécessaire. Il sera généralement demandé au futur compliance officer d’avoir des connaissances en matière de conformité et aussi dans un autre domaine tel que celui de la finance et/ou du droit selon le cursus que vous aviez choisi à l’origine.

Le correspondant informatique et libertés (CIL)

Il existe un terme que l’on entend de plus en plus souvent sans pour autant en connaitre la signification ou les enjeux : « Big Data ». Le Big Data est, pour résumer, un ensemble de données qui vont être traitées et analysées. Le Big Data pose un problème important du point de vue juridique, à savoir l’usage qui va être fait des données personnelles qui auront été traitées et analysées.

Depuis quelques années, il est devenu extrêmement important de protéger les données personnelles et c’est là tout le rôle du correspondant informatique et libertés (équivalent français du data protection officer). Le métier correspondant informatique et libertés est désormais un métier incontournable du domaine juridique, cependant il n’est pas forcément très connu du grand public. Le correspondant informatique et libertés peut être désigné par des associations, des collectivités locales, des PMI-PME ou même des entreprises internationales.

Sa principale mission va être de s’assurer que l’entité par laquelle il a été désigné se conforme aux lois relatives à la protection des données personnelles. Le correspondant informatique et libertés veille ainsi au respect de la loi « Informatique et Libertés » dans l’entreprise, gère la liste des traitements de données à caractère personnel et assure l’interface avec la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés.

Avec tous les enjeux suscités par le Big Data, le métier de correspondant informatique et libertés représente ainsi un métier d’avenir qui ne cessera d’être adapté en fonction des évolutions en matière de communication et de transfert et analyses de données.

Bien qu’aucun prérequis ne semble être nécessaire, il est tout de même préférable d’avoir de bonnes connaissances en droit ainsi qu’en informatique afin de pouvoir être désigné comme correspondant informatique et libertés.

 

One comment

  1. Emmanuel HOLONOU

    Nous sommes satisfait de l’article.

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