Plagiat : un ministre allemand perd son doctorat et son ministère


Ce mal – qui semble se généraliser – a trouvé son expression au sommet de l’Europe avec un ministre allemand. Karl-Theodor zu Guttenberg avait eu l’idée de passer une thèse, manifestement pour améliorer son CV-Politique car, en Allemagne, le titre de « docteur » est le titre de l’enseignement supérieur le plus réputé, ce qui se perçoit mal en France.

 


Les étudiants tombent souvent dans la plagiat. L’internet les y aide. Ils copient, purement et simplement, divers articles couverts par des droits de propriété intellectuelle, articles qu’ils ont pu trouver en 3 clics. Ils ne citent pas les auteurs à qui ils « volent » des phrases. Hier, l’étudiant peu impliqué n’allait pas jusqu’à la bibliothèque : il n’était pas même en mesure de recopier… Selon les circonstances, le plagiat, qui est de la contrefaçon, constitue, outre un délit civil dont l’auteur copié pourrait se plaindre, une infraction pénale que les autorités judiciaires, informées, peuvent poursuivre au plan pénal dans un souci d’ordre public (sur l’acte de contrefaçon en ce domaine : C. CARON, Droit d’auteurs et droits voisins, Lexisnexis, 2009, p. 411, n° 490 et s.).

 

 

Malheureusement pour ce ministre, après avoir détecté le plagiat, l’Université qui lui avait octroyé le doctorat le lui a retiré. Vu comme un « tricheur », il a été contraint de démissionner perdant pour une fausse thèse un vrai ministère !

 

livres

 

Voilà que tous les étudiants se souviendront de cette affaire. Plagier, contrefaire, peut coûter sans rien rapporter. Les universités doivent naturellement sanctionner le plagiat, qu’il se trouvent dans une copie, une étude, un rapport, un mémoire, une thèse ou un rapport en vue de l’obtention de l’habilitation à diriger les recherches. Les étudiants doivent aussi savoir que la puissance électronique dont il se servent peut se retourner contre eux. Des logiciels savent comparer les écrits, notamment ceux qui se retrouvent sur l’internet, avec tel chapitre de thèse ou de mémoire ou telle copie. Ce que le contrefacteur a trouvé, le correcteur peut d’autant plus le trouver avec un logiciel qui dispose d’une capacité immense de recherche et de comparaison.

 

Un site internet (aforwordpress) montre les résultats de l’analyse d’un logiciel qui repère le plagiat ( in « Le ministre Allemand de la défense a admis avoir plagié sa thèse de doctorat. Le bien nommé Karl-Theodor zu Guttenberg (il a recopié des passage d’autres thèses) a du coup démissionné » :

 

 

L’oeil du correcteur, s’il ne voit pas toujours la contrefaçon, la repère souvent. L’étudiant qui a, durant deux pages, de la peine à faire une phrase courte sans la moindre faute ne peut pas, soudain, dans son développement, en écrire une parfaite avec une ponctuation de haut vol, un vocabulaire idoine et des relatives qui s’enchaînent au point de susciter l’acteur tant sa diction, possible, sollicite l’art oratoire. Le lecteur voit le « recopiage », à défaut de pouvoir toujours en identifier le texte « pompé ».

 

Reste à savoir comment travailler sans plagier, sans contrefaire, ce qui pourrait être l’objet d’une prochaine note. En effet, il ne m’étonnerait pas que certains pensent que, face à quatre documents qui font le tour de la question, ils sont en définitive contraints d’emprunter telle partie à tel document, et telle autre à tel autre… Mais la plupart du temps, le plagiat résultera de la volonté de prendre sur les autres un avantage de façon déloyale… et illicite. Attention aux poursuites civiles, pénales et administratives (exclusion d’une université ou interdiction de passer les examens) !

 

Professeur Hervé Causse

Blog: http://www.hervecausse.info

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