Rebondir et se réorienter après la L1

Le droit est-il vraiment fait pour moi. Depuis plusieurs mois, vous vous posez sérieusement la question. Certains d’entre vous ne parviennent pas à se familiariser avec le système universitaire et les cours en amphithéâtre, d’autres sont décontenancés avec toutes ces nouvelles matières juridiques et autres commentaires d’arrêts et cas pratiques. Sachez qu’il existe de nombreuses possibilités de réorientation en BTS, DUT, écoles de commerce postbac…   Les témoignages de Manon , Eda et Martin qui ont su rebondir après leur L1 de droit. 

 

« A la fac, j’avais du mal à me motiver pour travailler »

 Manon, 20 ans, est étudiante à l’IUT de Bordeaux, en première année de DUT carrières juridiques, après une L1 de droit non concluante.

Le Petit Juriste : Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné à la fac ?

« La fac, c’est un univers que l’on ne connaît pas et qui demande une adaptation rapide : on se retrouve dès les premières semaines avec des TD de plusieurs dizaines de pages à préparer, un vocabulaire et une méthodologie compliqués à maîtriser. De plus, les cours sont très théoriques et je m’y suis vite perdue. »

Pourquoi avoir opté pour un DUT carrières juridiques ?

Manon. « Malgré tout, j’aime le droit. Je me vois gestionnaire de contentieux, ou encore clerc de notaire. A la fac, j’avais du mal à me motiver pour travailler, ou même venir en cours. Entrer en DUT impliquait une obligation de présence, et un encadrement plus personnel, avec un apprentissage pluridisciplinaire et professionnalisant.

Votre année de droit a-t-elle bénéfique pour votre DUT ?

C’est certain ! D’abord, c’est grâce à cette année que j’ai pu réfléchir à ce que je voulais vraiment. Ensuite, je travaille sur des matières déjà abordées, comme le droit de la famille ou le droit constitutionnel. La différence majeure est que lorsqu’on étudie une notion en cours, on peut rapidement la mettre en pratique durant nos stages.

Après votre seconde année, envisagez-vous de continuer vos études ?

« La plupart de mes camarades souhaitent enchaîner avec une licence de droit. Pour ma part, je ne l’envisage pas, mais pourquoi pas faire un an de licence professionnelle pour me spécialiser dans le domaine notarial. J’attends de voir ce que me réservent mes autres stages. » Propos recueillis par Sandrine Cesbron

 

« En BTS, le contrôle continu a un côté rassurant par rapport aux partiels »

Martin, 21 ans, étudiant en deuxième année de BTS notariat au lycée d’Ermont (95), après une première année de droit décevante.

Le Petit Juriste : Qu’est ce qui n’a pas fonctionné à la fac ?

Martin : Après le bac, j’ai eu la chance de faire un stage au sein de l’office notarial d’un ami de la famille, et j’ai immédiatement apprécié ce métier. Dès lors, j’ai choisi de passer par une licence de droit, pour intégrer un master de droit notarial. Mais, la fac m’a rapidement déçu car j’ai compris que nous ne serions pas sollicités pour faire des stages. Personnellement, je voulais travailler, gagner un peu d’argent.

Le BTS vous semble-t-il plus facile que la fac ?

« A mon sens, la difficulté est toujours présente : il faut être rigoureux et s’adapter. En effet, on découvre des matières difficiles comme l’économie notariale, ou le domaine immobilier. Malgré tout, on n’est pas spécialisé puisqu’on a des cours de culture générale et de langues. Cela fait beaucoup de choses à retenir mais le contrôle continu a un côté rassurant par rapport aux partiels. De même, en BTS, on est poussé par les professeurs, qui nous aident à trouver des stages, qui nous permettent d’apprendre beaucoup plus de choses en pratiquant qu’en écoutant. »

Quels sont vos projets après l’obtention de votre BTS ?

« Mon stage actuel en office me pousse à continuer en licence professionnelle pour devenir clerc de notaire. Je préfère me garder certaines portes ouvertes car qui sait, plus tard, je passerai peut-être l’examen pour devenir notaire. Certains de mes amis vont enchaîner après le BTS pour être assistants de notaire, et d’autres comptent intégrer une licence de droit bancaire. Propos recueillis par Sandrine Cesbron

 

 « J’avais envie d’un parcours plus professionnalisant »

 Eda a quitté la fac de droit de Villetaneuse pour intégrer le Bachelor en ressources humaines du groupe IGS. Elle suit cette formation en alternance qui répond désormais à ses attentes.

Le Petit Juriste. Quel est votre parcours scolaire ?

« Après un passage en licence de droit à l’université Paris 13-Villetaneuse, je n’avais plus envie de rester au sein du système universitaire, mais je voulais continuer dans le droit social. Par conséquent, une réorientation en école de commerce m’a semblé être une bonne idée. »

Comment avez-vous choisi votre école de commerce ?

J’avais envie d’un parcours moins théorique et plus professionnalisant. Je me suis rendue au sein de plusieurs forums. Ils ont été essentiels : j’y ai rencontré des professeurs et étudiants. J’ai alors sélectionné les établissements qui correspondaient le mieux à mon projet. Il est important de bien vérifier que le diplôme délivré par l’école est reconnu par l’État et que le Bachelor a le même nombre de crédits qu’une licence à l’université. Il faut se renseigner aussi sur le classement de l’école sur des sites de référence afin que vos compétences soient reconnues. Je conseille également de choisir une formation en alternance, celle-ci vous permettra de mettre rapidement en pratique vos connaissances académiques.

Etes-vous satisfaite de votre nouvelle formation ?

Il y a un bon suivi des étudiants et un enseignement de grande qualité. Les intervenants sont des professionnels, ils ont à cœur de nous apprendre leur métier. Les frais d’inscription peuvent être pris en charge par votre employeur et l’école peut vous aider dans vos démarches. J’ai pu ainsi choisir mon entreprise en fonction de mes perspectives professionnelles.

Quels conseils donneriez-vous à un étudiant en réorientation ?

Je lui dirais de ne pas hésiter à se lancer dans une telle expérience tout en privilégiant l’alternance qui est très valorisée. Votre classe, en groupe réduit, sera aussi plus conviviale. Propos recueillis par Pauline Znaor

 

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