« Chez Fromont Briens, on peut devenir associé à 30 ans »

Jean-Martial Buisson et Cécilia Arandel

Cabinet français dédié au droit social, Fromont Briens, présent à Paris et Lyon, compte plus de 180 avocats. Cécilia Arandel et Jean-Martial ­Buisson, les deux associés en charge du recrutement exposent leur stratégie et l’état d’esprit de la firme.

 Le Petit Juriste. Quel est le processus de recrutement des stagiaires au sein du cabinet?

Cécilia Arandel. Tous les CV sont étudiés par les ressources humaines. Les stagiaires retenus sont invités à un entretien avec les associés. Nous tenons à les rencontrer car lorsque nous voyons un stagiaire, nous essayons de discerner le potentiel d’un collaborateur. Nous ne cherchons pas à créer des « pools » de stagiaires voués à être de passage parmi nous. Les stagiaires d’aujourd’hui sont nos collaborateurs de demain. On parle d’ailleurs beaucoup de « bébés Fromont Briens » ici.

Êtes-vous aussi des « bébés Fromont Briens »?

Jean-Martial Buisson. Oui ! J’ai fait mon stage découverte de licence ici pendant deux mois en été. Puis, pendant mon M1 à l’Université Paris II Panthéon-Assas, j’ai remplacé le deuxième semestre par un stage de six mois au cabinet. J’ai ensuite fait un M2 en apprentissage. J’étais au cabinet trois jours par semaine. Enfin, j’ai naturellement fait mon stage final de l’EFB ici. Puis j’ai signé ma collaboration. J’ai tout fait chez ­Fromont Briens ! Je ne le regrette pas du tout.

C.A. Au sein du cabinet, il y a 90 % de « bébés Fromont Briens ». L’écrasante majorité des associés ont passé toute leur carrière ici. Sur 43 associés, 40 sont issus du cabinet. Seuls trois d’entre eux proviennent d’opérations de croissance externe mais avec de réels succès, notamment Sabrina Dougados qui a créé le pôle – unique à l’époque – de droit de la formation professionnelle en 2012.

Quels critères de recrutement appliquez-vous ?

J-M. B. Nous n’avons pas de profil type. Nos collaborateurs viennent de parcours différents. Nous essayons de trouver des personnes qui réfléchissent bien et ont la tête bien faite. Ce que nous voulons avant tout c’est un feeling et la volonté d’embrasser nos valeurs.

C.A. Sur mes trois collaborateurs, un seul a un parcours de droit social. Les autres viennent de formations de droit international et d’écoles de commerce.

Comment se passent les premières ­années de collaboration ?

J-M. B. Pendant les deux premières années, les collaborateurs n’ont pas d’objectif individuel. La seule chose que nous leur demandons, c’est d’apprendre et devenir les meilleurs avocats possible.

C.A. Nous ne voulons pas qu’il y ait de stress du chiffre. Bénéficier de bonnes conditions de travail est fondamental. De même qu’un équilibre sain entre vie privée et vie professionnelle est indispensable à toute réussite. Les associés en sont l’exemple. Il y a plus d’associés femmes que d’hommes. Et elles ont en moyenne trois enfants. Elles démontrent que l’on peut être associée d’un cabinet prestigieux et maman.

J-M. B. Les nouvelles générations prêtent beaucoup d’attention à tout cela, donc nous devons nous adapter. Mais je pense que cela fait partie de notre ADN. Sur les cinq fondateurs du cabinet, deux étaient des femmes. Il y a vingt-cinq ans !

Quel est le parcours vers l’association chez Fromont Briens ?

J-M. B. Nous avons une politique d’association très dynamique. Nous croyons que la création de richesses passe par l’association de jeunes talents, toujours prêts à conquérir de nouveaux marchés et à faire preuve d’esprit entrepreneurial. Les partners ici sont bien plus jeunes que la moyenne des cabinets français. Si un collaborateur présente toutes les qualités techniques et une appétence commerciale, il peut être coopté très rapidement. Il n’y a aucun seuil d’âge : chez Fromont Briens, on peut devenir associé à 30 ans.

C.A. Chez nous, le collectif est primordial et cela s’apprécie notamment par une politique de rémunération qui vise à endiguer l’individualité. Des paliers de rémunération selon l’ancienneté ont été déterminés et les primes annuelles sont attribuées en fonction des performances de chaque équipe. Il est donc impossible de se tirer dans les pattes. Le concurrent n’est jamais le bureau d’à côté.

Propos recueillis par Maeva Kpadonou

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